LES PEINTRES
Chastellet de Paris, furent presens en leurs personnes honnorable Claude Gallet, huis­sier, sergent à cheval du Roy nostre sire ou, Chastellet de Paris, au nom et comme sti­pullant en ceste partie de'Margueritte Sa­vart, sa petitte niepce, fille de deffunctz Michel Savart et de Marie le Tacq, jadis sa femme, et de laquelle Margueritte Savart led. Gallet est tuteur et curateur; en sa pre­sence et de son consentement, et aussy en la presence et du consentement de damoi­selle Magdelaine le Tacq, veufve de feu An­thoine Duvert, en son vivant escuier, grand-tante de lad. Margueritte Savart, d'une part, et François Poireau(1), maître painctre à Pa­ris, pour luy, en son nom, et en la presence de Robert Poireau, nv5 victrier à Paris, frère,. et de Richard Cocheret, m" savetier à Paris, aussy frère, à cause de Marie Poireau, sa femme, dudit François Poireau, d'autre part. Lesquelles parties, de leurs bons grez, bonnes, pures, franches et liberalles vollun-tez, sans aucune contraincte, recongnurent et confessèrent, et par ces presentes confes­sent avoir faict, feisrent et font ensemble les traictez, accordz, promesses, obliga­tions, assignations de douaires et choses qui ensuivent, pour raison du futur mariage qui, au plaisir de Dieu, sera de brief faict .et solempnisé en face de Saincte Eglise, desd. François Poireau et de Margueritte Savart. C'est asscavoir que lesd. François Poireau et Margueritte Savart ont promis et pro­mectent de bonne foy l'un d'eulx à l'autre, du consentement des dessus nommez, leurs parans et amys, de avoir et prendre l'un d'eulx l'autre par loy de mariage le plus­tost que faire ce pourra et qu'il sera advisé entre eulx, leursd, parens et amys, sy Dieu et Saincte Eglise se y accordent et coh-
(1534-1650).                                . 45
sentent, aux biens et droictz.quelzconques ausd, futurs mariez appartenans, qui se­ront commungs en biens selon la cous­tume de la ville, prevosté et viconte de Paris, et ausquelz futurs mariez led. Gallet sera tenu et promet rendre compte, après led. mariage parfaict, de la tuition, gou­vernement et administration qu'il a. eue de la personne et biens de lad. Margueritte Savart, et où par la fin et relicqua dud. compte se trouve estre deu de relicqua aud. Gallet, pour avoir par luy plus mis cfue receu pour lad. Margueritte Savart comme son tuteur; en cc cas, leur promect desduire et rabattre sur ce qui luy pourroit estre deu de relicqua, sy deu luy est, la somme de cinquante livres. tournoys, dont il en a faict dès à present comme pour lors, et dès lors comme à present, don, ces­sion et transport ausd, futurs mariez, ce acceptant pour eulx, pour la bonne amour qu'il porte à lad. Margueritte Savart, sa petitte niepce; laquelle Margueritte Savart, du consentement dud. Gallet, sond, oncle et tuteur, et de lad. damoiselle Magdelaine le Tacq, a, en ce faisant, ameubly et aiiieu-blist aud. François Poireau, son futur es­poux, la moictyé de tous les heritaiges propres, aujourd'huy appartenans à lad. Margueritte Savart,.qui se consiste en deux maisons et appartenances d'icelles, l'une assize en. ceste ville de Paris, rue Sainct-Nicolas-du-Chardonneret, et l'autre assize à Sainct-Germain-des-Prez; .près le Pré-aux-Clercs, et de laquelle.moictyé desd, deux maisons lad. Margueritte Savart a consenty et accordé, consent et accorde que • led. François Poireau en joisse, face et dispose, tout ainsy que sy ladicte moictyé desd, deux maisons avoit esté par luy acquise et çon-
(■' François Poireau était-il parent du Philippe Poireau, peintre et doreur qui travaillait, entre i54o et i55o, aux dorures des plomberies des combles du chàteau de Fontainebleau? C'est possible. (Voir Laborde, Renaissance. I, 4i3.)